Ce petit pays, enclavé entre la Thaïlande, le Laos et le Vietnam procure ce goût d’aventure propre aux pays encore relativement peu balisé par le tourisme. Mais pour combien de temps encore ? Car en effet, certes, certains attraits du pays sont touristiques tels que les temples d’Angkor mais l’arrivée massive des touristes chinois accentue la transformation à vitesse grand V des infrastructures et la vie des locaux. Alors ne tardez pas ! Ce voyage fut superbe et magique à bien des égards, il nous a également permis de revenir sur les traces de l’histoire familiale de Benoît.
En effet, les membres de la famille de Benoît sont ce que l’on appelle plus communément des chinois du Cambodge. Sa famille (grands parents/parents/oncles et tantes) d’origine chinoise est née et a grandi au Cambodge avant de fuir le pays dans les années 70 avec l’arrivée de Khmers rouges. Il s’agit d’un fait historique peu évoqué dans nos manuels d’histoire, nous tenions néanmoins à l’aborder, même rapidement et succinctement ici. De façon très résumée, c’est avec l’arrivée de Pol Pot en 1975, Secrétaire Général du Parti Communiste, emprunt de l’idéologie marxiste, et Premier ministre du futur Kampuchea (futur nouveau nom du pays) que le pays fut soumis à la dictature. Sous prétexte d’une éventuelle attaque américaine, les khmers rouges, ces jeunes enfants et adolescents combattants cambodgiens, vident les villes et notamment la capitale Phnom Penh. S’engage alors une exode de la population des villes vers les zones rurales afin de soumettre la population à l’idéologie du pouvoir en place en les faisant notamment travailler dans des camps de travail et de rééducation. Faute de nourriture suffisante, la mortalité explose. Aussi, les rebelles ou ceux qui sont susceptibles de l’être sont soumis à de nombreux interrogatoires avec l’emploi de la torture notamment dans la prison S21 à Phnom Penh.
20% de la population, soit plus d’1,7 millions de personnes ont été exterminées, prioritairement les bourgeois et les érudits, mais également enfants et femmes. Le seul fait de parler une autre langue, d’être religieux ou enseignant, voire même de porter de simple lunettes les rendaient coupables.
Les parents de Benoît étaient professeurs, ils ont donc fui assez tôt vers les pays voisins. Le génocide fut perpétré de 1975 À 1979. Grâce à l’engagement de l’ONU, des avions ont pu partir de nombreux pays d’Asie afin d’exiler les cambodgiens vers le Canada, la France… Les parents de Benoît ont été accueillis en France et plus précisément à Angers avec le soutien du gouvernement français qui leur a trouvé un logement et du travail. Puis quelques années plus tard, les parents de Benoît ont quitté Angers pour Paris afin de vivre de leur propre commerce. Lors de ce voyage, nous avons pu revenir dans le village natal des parents de Benoît et découvrir l’école où ses parents enseignaient. Moment très touchant pour nous !
Entre temples perdus et rencontres authentiques…
Dès que l’on parle du Cambodge, on pense tout de suite à Angkor. Le site d’Angkor, indéniablement, est un des sites archéologiques les plus prestigieux du monde.
Mais même si l’histoire d’Angkor proprement dite remonte à une très haute période, aux alentours du VIIIe siècle, et dure également longtemps, jusqu’au XIVe siècle, la civilisation khmère débute bien avant.
Et de magnifiques œuvres d’art, visibles au Musée de Phnom-Penh, et des monuments étonnamment bien conservés, illustrent cette lointaine période.
Ainsi les magnifiques temples de Sambor Prei Kuk en pleine forêt, au centre du royaume, construits dans la première moitié du VIIe siècle. Ce périple autour des plus beaux monuments du Cambodge ancien nous permettra aussi de pénétrer plus profondément au coeur de ce pays attachant et de découvrir le Cambodge actuel…